Après Mons en 2015, c’est au tour de Rijeka d’être capitale européenne de la culture en 2020. Le Mundaneum est partenaire de cet événement en Croatie et développe trois projets d’expositions internationales. 

L’idée de cette collaboration est née en 2019 à la faveur de la visite d’une délégation croate venue de Drenova, l’une des 19 localités qui contribue au programme de la Capitale européenne de la Culture Rijeka en 2020. C’est en pleine ducasse de Mons que l’accueil de ces partenaires a permis un rapprochement avec le Mundaneum.  

Ce dialogue entre la Croatie et la Belgique offre de nouvelles clés de lecture d’un récit historique. Cette diffusion de connaissances entre les deux pays incarne cette vocation historique du Mundaneum de diffuser la connaissance et le patrimoine dans un objectif de paix. Cette démarche s’inscrit aussi dans une volonté de lecture des récits historiques à l’aune de différentes hypothèses et de nouveaux éléments apparaissent et viennent s’ajouter à nos cours d’histoire respectifs. 

The Shape of Things - Novembre 2019

The Shape of things est la première exposition réalisée en collaboration avec le Musée des Frontières de Drenova. Présenter le Mundaneum et faire connaître son histoire, ses fondateurs et ses fonds était la

première étape du partenariat. Des panneaux explicatifs en français et en croate ont donné une idée précise de l’ambition projet du Mundaneum.

 

DAMNATIO MEMORIAE - juin 2020

L’exposition virtuelle qui s’ouvre ce jeudi 18 juin à Drenova, avec nos partenaires croates de la capitale européenne de la culture de Rijeka porte le titre de Damnatio Memoriae. 

Elle aborde une problématique ancienne du droit à l’oubli ou plutôt d’obligation à l’oubli. Littéralement à l’époque romaine, après un conflit ou après la victoire sur un adversaire politique, on pratiquait la Damnatio Memoriae, ce qui signifie  « Il faut se rappeler qu’il faut oublier ». Cette stratégie du vainqueur devient avec le temps le signe de l’apaisement des tensions pour assurer la fameuse Pax Romana.

Cette exposition est donc une invitation à se pencher sur ce devoir d’oubli pour faciliter la paix. Que permet cet oubli ? Que nous incite-t-il à voir ? Comment ce devoir d’oubli agit sur nos mémoires. Qu’entraîne ce devoir d’oubli ? Au nom de quoi, faut-il participer à l’oubli ?

Le devoir d’oubli est notamment cette quête de paix que notre partenaire de Croatie est soucieux de conserver. Il y a par exemple la conservation des livres et des anciennes bibliothèques de l’ère communiste, volontiers abandonnées ou détruites. La dernière guerre qui a touché ce pays dans les années nonante est bien loin de nous, tant le souvenir de la guerre de l’ex-Yougoslavie a vite cédé la place aux images de cartes postales et destination estivale. Avec cette exposition, Damnatio Memoriae, le défi est de faire parler les mémoires, autant de traces fragiles de ce qui a été douloureux et permettre ainsi une lecture de l’histoire plus large et objective. Cette paix ne serait-elle pas différente sans l’oubli ?

Le Mundaneum collabore à cette exposition virtuelle par le biais du pacifisme, thématique si présente dans l’histoire et les collections du Mundaneum. D’ailleurs, c’est avec des pièces originales de l’histoire du pacifisme ou des figures de paix que le Mundaneum offre une contribution et une vision belge et originale de cette notion. En outre, nous présentons Henri La Fontaine, Lauréat du Prix Nobel de la Paix en 1913 et fin connaisseur des guerres des Balkans, des pays de l’Est de l’Europe de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Il a tenté de faciliter la paix par la conciliation, avec de nombreuses institutions, telles que le Bureau International de la Paix, l’Union Interparlementaire, avant de promouvoir la fameuse Société des Nations, créée après la grande guerre de 1914-1918.

Cet élan vers une lecture critique et nouvelle facilite un dialogue transnational et européen. L’idée n’est pas d’affirmer nos similitudes mais de nous reconnaître dans nos différences et nos histoires singulières.

L’histoire serait-elle faite d’un seul et unique récit ou serait-elle un laboratoire de partage ?

Exposition à découvrir par ici : http://damnatiomemoriae.bezgranica.hr/fr/

En novembre prochain, une nouvelle exposition ouvrira en Croatie sur le féminisme.